Y.G. est un chanteur rare. Quelques concerts ici et là, quelques morceaux sur la toile, mais l’animal reste difficile à traquer.
Y.G. (prononcez i-grec-gé), c’est pour nous autres Nantais l’ancien chanteur de Dada’s Noise, pilier de la scène cold wave de la Cité des Ducs à la charnière des années 80 et 90. Le groupe pratiquait une musique robotique sur laquelle son chanteur imposait une voix grave et un propos désabusé. Les Dada (on aimait les surnommer ainsi) avaient participé à de nombreuses compilations, sorti deux albums, le premier sur cassette, le second sur CD, les deux sur le label Prikosnovénie.
Deux décennies plus tard ou presque, Y.G. prolonge seul l’oeuvre du groupe. Devenu parisien, il avait remisé guitare et performances scéniques avant de rouvrir le placard au souvenir. Y.G. revient sur scène et se fait un nom dans l’underground de Paname. Il joue d’abord en solo, dans son sens le plus absolu : il joue seul sur scène. Un synthé, une guitare, une voix. Ses nouvelles compositions figent toujours un peu le visiteur non averti, mais elles sortent du sillage imposé par le groupe.
L’ancien chantre de la cold-wave industrielle nantaise classe ses compositions parisiennes dans la catégorie post-industrielles, sous-entendu : son ère industrielle à lui a pris fin lorsque le groupe s’est séparé. Si le propos de Dada’s Noise était souvent généraliste et quelque peu politique (au sens large), celui de Y.G. s’attarde plutôt sur les individus et leur histoire. Il décrit leurs petites misères à la première personne : le mal-vivre, la solitude, la faiblesse, l’humiliation, la peur, la honte, la folie, les petites lâchetés du quotidien. Son répertoire s’agrémente aussi d’audacieuses compositions et certaines ne sont pas dénuées d’humour.
Bien que seul sur scène, Y.G. emploie souvent le nous quand il évoque ses concerts. Il rend hommage à ses acolytes chargés du son et des éclairages, indispensables complices à l’ambiance. Plus récemment, le sentiment de solitude d’Y.G. sur scène s’est atténué avec l’apparition de créatures plus ou moins vêtues, les YGGGirls, proposant une incroyable confrontation entre la légèreté d’un show burlesque et la dureté d’une musique volontiers martiale.
Inspiré par l’air de la capitale, Y.G a étendu son activité artistique au-delà de la musique. Il s’est découvert de multiples talents, se prêtant au rôle de Monsieur Loyal dans les spectacles des amies, ou se livrant oralement à des interventions proches du stand-up. Le musicien quand à lui ne sort pas de disque, enregistre très peu, mais lâche sur la toile quelques fragments, comme ces clips très réussis, répondant à sa très grande exigence artistique.
Y.G sur le web
- Le clip du morceau « Le gars René » (2014) sur la chaine Youtube de Cybversions
- Le clip du morceau « Toile d’Araignée » (2015) sur la chaine Youtube de Cybversions
- 9 morceaux de YG à écouter sur le Myspace de YG
- La page Facebook de YG
- Le site Blogspot de YG