Rock ! Une histoire nantaise

L’exposition « Rock ! une histoire nantaise » s’est tenue à Nantes du 24 février 2018 au 10 novembre 2019 au Château des Ducs de Bretagne. Elle plonge inévitablement son visiteur dans ses souvenirs.

Il fallait au moins un lieu historique pour accueillir les six décennies d’une histoire musicale. Le château des ducs de Bretagne abrite pendant plus de vingt mois une exposition consacrée à l’histoire du rock à Nantes. Laurent Charliot, commissaire de l’exposition, a rassemblé plusieurs milliers d’objets ayant trait à cette fabuleuse histoire : des instruments de musique, des disques, des cassettes, des photos, des sons.

Rock à la nantaise

Nantes et le rock, c’est une histoire palpitantes de musiciens, de groupes, d’interprètes, de café-concerts, de salles enfumées, d’ingénieurs du son, de fanzines, de boutiques de disques, de magasins d’instruments, de toutes sortes de rêves sonores.

Quand l’exposition s’ouvre dans une des salles du château, on se retrouve immergé dans cette histoire particulière, faite de bruit et de fureur, de combats et de révoltes. On y trouve la chambre de Dominique A, la loge de Philippe Katerine, mais également des objets d’artistes un peu moins connus, mais qui n’en demeurent pas moins gravé dans nos souvenirs.

Premier constat : il n’existe pas à proprement parler de rock nantais dans le sens où un son, un style particulier serait la marque de fabrique de la Cité des Ducs, à l’image de Rennes ou Bristol. Il ne s’agit pas non plus d’une vague spontanée surgie à une période précise de l’histoire. La richesse du rock nantais, c’est avant tout son caractère hétéroclite et durable.

De Tri Yann à Dominique A

Qu’est-ce que peut bien lier en effet les sonorités bretonnantes de Tri Yann aux farces pop d’Elmer Food Beat ? Qu’est-ce qui rapproche le romantisme de Dominique A et le perfectionnisme glacé de Christine and the Queens ? Le rock celto-finnois de EV au blues désabusé des Little Rabbits ? Rien sinon le fil tenu d’une scène à la richesse incomparable et d’une histoire commune.

Au début des années 2000, Laurent Charliot, ancien membre du groupe Iena Vox et futur commissaire de l’exposition, a entrepris de rédiger et d’éditer « La fabuleuse histoire du rock nantais » un impressionnant pavé de 320 pages qui liste pas loin de mille groupes qui ont occupé la scène nantaise. Son ouvrage revient sur quarante années de rock à la Nantaise.

Des pionniers des années 1960 qui investissaient les salons Mauduit avec leurs guitares électriques sous le regard héberlué d’un public encore peu rodé aux codes du rock’n’roll jusqu’au victoires de la musique raflées par Dominique A, le rock nantais a connu mille aventures.

Le rock nantais, ce sont aussi des lieux : les bars concerts comme le Zéphyr ou le Maltais, des salles comme le Majestic devenu Olympic, des associations actives comme Rebel’Rock ou Trempolino.