« Rock Stories » de Laurent Charliot

A travers 200 anecdotes étonnantes, insolites, cocasses, décisives, mignonnes ou consternantes, Laurent Charliot parcourt l’histoire du rock à travers les détails qui font sa légende.

L’histoire du rock est par essence une histoire mouvementée, traversée par des personnages souvent tourmentés, immatures, narcissiques, romantiques ou cyniques, que l’on aime trouver géniaux ou tout bonnement stupides selon ce vers quoi portent nos goûts musicaux. Ces personnages sont souvent portés au rang d’idole, au même titre que les acteurs et certains grands sportifs, par le simple fait d’avoir vendu des millions de disques et remplit des salles les soirs de concert. L’un d’eux avouait s’estimer plus important que Jésus-Christ. Un autre ne prit même pas la peine d’enlever ses gants pour saluer le président des États-Unis.

Rock’n’roll attitudes

Si leur carrière consiste à enregistrer des chansons et à les reproduire tant bien que mal sur scène, les artistes du rock se doivent aussi d’entretenir leur légende, et par la même occasion celle du rock tout entier. Ainsi il n’est pas rare que la rockstar se retrouve impliquée dans des histoires ahurissantes, des faits divers sordides, des événements dramatiques, des moments de grâce, et fasse aussi l’objet de rumeurs que le temps n’efface jamais vraiment.

Depuis toujours Laurent Charliot, historien du rock, a voulu réunir dans un ouvrage les histoires insolites et méconnues qui ont fait l’histoire du rock. Il est parvenu à en réunir deux-cent, qu’il a classé par ordre alphabétique des artistes concernés, de A comme AC/DC à Z comme ZZ Top. Aucun grand n’est oublié, des Beatles aux Rolling Stones en passant par Jimi Hendrix, David Bowie, Michael Jackson, Queen, Sex Pistols, The Police, The Cure, Depeche Mode…

Au fil des pages, le livre nous apprend (ou nous rappelle) que Bob Marley, dingue de foot, aimait défier balle au pied les joueurs professionnels, que Johnny Cash a été enrôlé par l’armée américaine pour espionner l’Union Soviétique, que Jim Morrison était l’orphelin de parents bien vivants, que les membres de Pink Floyd n’ont même pas reconnu leur ancien chanteur quand celui-ci leur a rendu visite, qu’une grasse matinée impromptue a sauvé Michael Jackson des attentats du 11 septembre, que le batteur des Beach Boys a échappé à un tueur en série pour finalement mourir noyé, qu’une guitare faustienne a scellé le sort d’Eddie Cochran et de Marc Bolan, que la plus grande escroquerie du rock’n’roll n’est pas le fait des Sex Pistols mais de Fleetwood Mac, que la pochette d’un album de Supertramp fait l’objet de thèses complotistes, que c’est bien un magazine français qui est à l’origine du nom de groupe de Depeche Mode, que c’est un annuaire téléphonique qui a inspiré le “Yellow” de Coldplay, que Morrissey aurait pu être un champion d’athlétisme, que les gars de Van Halen n’aiment pas le M&M marrons, que les casques des Daft Punk valent plus de 60.000 €, que U2 et ZZ Top n’ont jamais changé de line-up en plus de quarante ans de carrière, que le guitariste Darell Abbott a été tué sur scène, que le chanteur de Bérurier Noir est devenu ingénieur de recherche au CNRS, que le moonwalk est une invention française, que Paul McCartney est mort en 1966 alors que John Lennon est sur le point de ressusciter et que Elvis Presley est toujours vivant, merci pour lui.

200 nuances de rock

On en sait un peu plus également sur les bruits de fond de l’intro du “Roxanne” de Police, sur la personne qui se cache derrière le « Lola » des Kinks, sur les sifflets qui ont accompagné la première interprétation de « Like a rolling stone » de Bob Dylan, sur le sens caché de « No milk today » des Herman’s Hermits, sur les messages laissés par Ian Curtis sur « Love will tear us apart« , sur la création épique et inspirée du « Bohemian Rhapsody » de Queen, sur les conditions qui ont amené Placebo à enregistrer une chanson paillarde en Français. On apprend en outre que Robert Smith et Kurt Cobain n’aiment que modérément la chanson qui les a rendu célèbres, que Patti Smith, Status Quo et Simple Minds ont obtenu leur plus gros hit avec une chanson qui ne leur appartenait pas, que The Verve n’a pas touché un seul centime sur leur « Bitter sweet symphony », que David Bowie aurait pu faire fortune avec « My Way » et qu’une multitude de morceaux qui ont marqué l’histoire du rock détiennent une histoire souvent étonnante.

Le livre s’aborde comme on le souhaite, soit du début à la fin, soit en piochant les histoires au gré des artistes qui nous intéressent, soit sous forme de jeu, en lisant une anecdote à tour de rôle. Il permet en outre d’admirer quelques croquis de stars réalisés par Edwige ‘Ed’ Dupont.